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Ahmed Haou

Présentation

Ahmed Haou a été condamné à mort le 30 juillet 1984 pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État après avoir brandi des pancartes contre le régime d’Hassan II lors d’une manifestation pacifiste. Grâce à la pression des organisations internationales, il est finalement gracié en 1999.

Au Maroc, pays n’ayant pas exécuté depuis 1993, des condamnations à mort continuent d’être prononcées chaque année. Ce sont 77 personnes dont 2 femmes condamnées à mort qui étaient détenues fin 2020 dans des conditions particulièrement éprouvantes. Environ un condamné à mort sur cinq est placé dans une cellule collective accueillant 6 à 13 détenus simultanément. Les communications avec le monde extérieur et les familles sont limitées voire pour certains inexistantes. 78% d’entre eux ne peuvent pas recevoir de visite de leurs enfants. Enfin, la majorité des personnes condamnées à mort n’ont pas accès à la poursuite d’études, et la quasi-totalité à une formation professionnelle. L’Afrique du Nord résiste à la tendance abolitionniste mondiale. L’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie sont en moratoire de fait depuis des décennies, alors que l’Egypte et la Libye exécutent toujours. Des avancées dans les États du Maghreb constitueraient des leviers de progrès vers l’abolition de la peine de mort dans la région. Ces dernières années cependant, les contextes politiques et sécuritaires ont freiné les progrès, et notamment l’adoption de réformes législatives. Toutefois, des acteurs locaux (parlementaires, institutions nationales des droits de l’homme, coalitions nationales contre la peine de mort, avocats, etc.) demeurent fortement mobilisés pour l’abolition de la peine de mort. Le Roi Hassan II s’est notamment félicité « du débat autour de la peine de mort mené à l’initiative de la société civile et de nombreux parlementaires et juristes. Il permettra la maturation et l’approfondissement de cette problématique ». Le Conseil national des droits de l’Homme du Maroc joue un rôle moteur dans la lutte abolitionniste dans cet Etat. Le droit à la vie est également protégé par la Constitution marocaine en tant que « droit premier de tout être humain ».

Après sa grâce en 1999, Ahmed a donc dû tout apprendre à nouveau : comment marcher, comment acheter, comment vivre dans un monde extérieur dont il a été coupé pendant plus de 15 ans, et ce sans aucun accompagnement ni aide pour se reconstruire. Son seul crime est d’avoir exprimé son opposition au régime, d’avoir exercé son droit à la liberté d’expression. De l’indépendance à la date de dernière exécution en 1993, la plupart des 54 condamnés à mort exécutés étaient des opposants politiques. Or en vertu des engagements internationaux du Maroc, la peine de mort ne peut en aucun cas être prononcée autrement que pour les « crimes les plus graves ».  L’histoire d’Ahmed, qui s’est librement exprimé à travers des slogans et une pancarte, met en évidence l’utilisation de la peine de mort pour réprimer toute opposition, en violation du droit international. Ahmed a vécu une expérience atroce dans le couloir de la mort, s’attendant au pire à chaque instant. Il témoigne : « jamais je n’ai pu m’endormir ».

 

 

Livre :

Sentenced to death

ECPM/OMDH

Genre : Bande dessinée

Année :

Film :

Mektoub

Réalisation : Nabil Ayouch

Acteurs principaux : Rachid El Ouali, Amal Chabli

Pays d’origine : Maroc, France

Durée : 90 minutes

Sortie : 1997

Podcast/vidéos :

Quizz en ligne :

https://kahoot.it/challenge/05283707

Activités « pour aller plus loin » :

Jeu de rôle moratoire

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Ensemble contre la peine de mort
62bis Avenue Parmentier
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Tel : + (33) 1 57 63 03 57

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