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EMMA BONINO

ITALIE

© Francesco Pierantoni
1948 – 
Ancienne ministre des affaires étrangères, co-fondatrice de l’ONG abolitionniste Hands of Caïn
« Heureusement, les opposants ont été contraints finalement de lutter contre une volonté plus forte que la leur : celle des personnes qui – après l’abolition de l’esclavage et de la torture – veulent marquer un nouveau tournant de la civilisation. »
Emma Bonino, lors du vote de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la proposition d'un moratoire universel sur la peine de mort

Emma Bonino a alterné, depuis 1976, les mandats nationaux et européens. Élue à la Chambre italienne, députée au Parlement de Strasbourg, ministre, vice-présidente du Sénat, Commissaire européenne à Bruxelles de 1995 à 1999, elle a même été pressentie à la présidence de la république de son pays. Mais Emma Bonino est avant tout une activiste, qui a trouvé au sein des institutions et de ses mandatures, l’outil pour pousser ses idées jusqu’à leur aboutissement législatif. Infatigable militante féministe et pour les droits humains, elle a mené de nombreux combats : légalisation de l’avortement, légalisation des drogues, libertés sexuelles et religieuses. Elle est reconnue par l’ensemble de la communauté comme est une abolitionniste acharnée, se battant à plusieurs échelons – mobilisations, associations, propositions institutionnelles -, pour qu’advienne la fin de la peine capitale. Elle est l’une des fondatrices des organisations non gouvernementales « Non c’è Pace senza Giustizia » (Pas de paix sans justice), qui lutte pour la promotion des droits humains et de la démocratie, et surtout « Nessuno Tocchi Caino » (Hands Off Cain) dont l’objectif est l’abolition universelle de la peine de mort.

En octobre 1994, elle est nommée à la tête de la délégation du gouvernement italien à l’Assemblée générale des Nations Unies. Dans ce cadre, elle porte et présente l’initiative désignée sous le titre de « Moratoire sur la peine de mort ». En effet, c’est à l’instigation de l’Italie, que ce texte émanant de l’ONU est produit et proposé, auprès des instances de l’Union européenne. Il s’agit d’une résolution sur la peine de mort, dont huit États membres sont co-auteurs. La doctrine de ce document essentiel, est un appel à la suspension générale de la peine capitale dans le monde. Il ne fait pas injonction à l’abolition globale, mais propose le premier pas vers la légalisation universelle abolitionniste. En effet, avant l’interdiction, le châtiment suprême doit devenir une peine en désuétude. L’abolition de fait est très souvent le tournant décisif avant que le droit n’applique la coutume : la valeur – confrontée au mur du réel -, s’érige ensuite en norme, par le biais de la loi. La résolution, outre la suspension de toutes les exécutions – le fait que les personnes déjà condamnées à mort ne soient pas exécutées durant toute la période du moratoire, qui a vocation à devenir définitif -, prescrit de restreindre le nombre des crimes que la sanction capitale pourrait punir. En provoquant l’obsolescence de l’application effective des châtiments, tout en faisant baisser parallèlement le nombre d’infractions réprimées par la sanction capitale, la stratégie est encore une fois de prouver que les sociétés rétentionnistes ne sont pas plus sécurisantes : la peine de mort est une peine inutile et inefficace contre la criminalité. En outre, la doctrine onusienne enjoint tous les pays à respecter les droits des condamnés à mort. Enfin, elle signale aux États qui ont aboli la peine de mort, de ne pas la réintroduire.
Ainsi, en 1994, cette résolution parrainée par l’Italie, est présentée pour la première fois à l’Assemblée générale des Nations Unies. À partir de 1997, toujours à l’initiative de l’Italie, et dès 1999 avec le soutien, l’appui et l’intervention de l’UE, la Commission des droits de l’homme des Nations unies reconduit chaque année cette offensive, en vue d’abolir unanimement la peine de mort. L’activité diplomatique d’envergure en faveur du moratoire de la part des pays de l’UE et du Parti radical, prend de l’ampleur en 2007. Le 18 décembre, l’Assemblée générale des Nations Unies vote à 104 voix contre 54 en sa faveur. Et c’est bien l’Italie, tête de proue de ce texte qui a lancé depuis la Botte cette dynamique. Or elle l’a fait par le biais de l’association « Hands Off Cain », fondée à Rome en 1993, dont l’objectif est d’œuvrer contre la peine de mort et la torture. « Ne touchez pas à Caïn » se bat pour l’abolition universelle. Emma Bonino en est une des fondatrices. Association transnationale, elle a pour particularité d’être composée à la fois d’élus et de citoyens. Elle agit pour la promotion d’une justice sans violence, expurgée de la vengeance. Depuis 1997, un rapport annuel sur la peine de mort dans le monde est publié, outil des plus pertinents pour les activistes.

Lors d’une interview publiée par le quotidien italien Corriere della Sera le 8 février 2016, le pape François a défini Emma Bonino comme l’une des « grandes oubliées » de la nation, la comparant à de grandes figures historiques telles que Konrad Adenauer et Robert Schuman.

Marie Bardiaux-Vaïente

Contre la peine de mort

Auteur : Giuseppe Pelli
Date de publication : 2014
Editeur : Princeton University
On crédite généralement Beccaria d’avoir été le premier à imaginer un réquisitoire contre la peine de mort, en 1764. Il a pourtant été précédé par Giuseppe Pelli, auteur d’un essai rédigé dès 1760. Laissé inachevé, puis resté inédit par prudence politique, le manuscrit a récemment été découvert à Florence et enfin publié en 2014. Ce texte pionnier témoigne de la diffusion précoce en Italie d’une sensibilité abolitionniste : c’est en Toscane, dans la patrie même de Pelli, que la peine de mort est abolie pour la première fois…

Sacco et Vanzetti

Réalisé par : Giuliano Montaldo
Genre : Drame
Date de sortie: 1971

Un hold-up sanglant est commis le 15 avril 1920, dans le Massachusetts. Deux anarchistes d’origine italienne, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti sont arrêtés. Fred Moore, leur avocat, démontre leur innocence mais le procureur et le juge, malgré le manque de preuves formelles, les condamnent à mort et les envoient à la chaise électrique.

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