Condamné à mort en 2000 pour l’enlèvement et le meurtre d’un businessman, Hsu Tzu-Chiang s’est vu infliger la peine capitale par six procès consécutifs. Sa peine est ensuite commuée en prison à perpétuité. En 2016, il est finalement innocenté lors de son 9e procès, après seize ans passés en prison. Son cas a eu un impact très fort sur le système judiciaire à Taïwan par sa forte médiatisation et son injustice probante. Il travaille aujourd’hui pour la Judicial Reform Foundation.
Environ 180 personnes ont été exécutées à Taiwan pendant ses années de détention. Même si le nombre d’exécution a fortement baissé depuis le milieu des années 2000, Taiwan continue de condamner à mort et d’exécuter. Fin 2020, 49 personnes se trouvaient encore dans le couloir de la mort. La même année, le gouvernement a publié de nouvelles directives concernant le processus d’exécution qui se fait par fusillade. Désormais, les condamnés à mort ont le droit d’organiser une cérémonie religieuse de leur choix avant leur exécution et les bourreaux ont le droit d’obtenir une aide psychologique, reconnaissant implicitement les répercussions de la peine capitale sur toutes les personnes concernées. L’Asie et le Pacifique figurent parmi les régions qui recourent le plus à la peine de mort, avec une proportion d’Etats rétentionnistes à 54% contre 28% à l’échelle mondiale. L’Asie serait le continent où le plus de condamnés à mort sont exécutés, sans pour autant pouvoir établir un nombre précis. En effet, les données concernant l’application de la peine de mort en Chine, au Viêt-Nam et en Corée du Nord étant classées secret d’Etat, il est estimé que des milliers de personnes y seraient exécutées chaque année.
Hsu Tzu-Chiang a été condamné à mort sur la seule base du témoignage de ses coaccusés, alors qu’il avait un alibi, que l’accusation et les juges ont refusé de retenir. Grâce à un recours en interprétation déposé par ses avocats, la cour constitutionnelle a jugé en 2003 qu’une personne ne pouvait être condamnée sur la seule base d’un témoignage, en vertu de la présomption d’innocence. C’est ainsi que Hsu a pu voir son affaire jugée à nouveau. Il a été libéré en 2012 en vertu du Fair and Speedy Criminal Trial Act qui interdit la détention d’une personne au-delà de 8 ans sans condamnation. Mais il attendra 2016 pour être définitivement acquitté. Hsu poursuit aujourd’hui son combat pour les autres innocents en prison. Il se dit très frustré à l’égard du système judiciaire, et des juges en particulier. Il souhaite de profondes réformes judiciaires pour pallier tous les problèmes qui affectent l’ensemble du système, mais insiste sur le problème majeur des juges qui, selon lui, refusent d’admettre leurs erreurs.
Livre :
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Film(s) :
Vidéo de “Death Penalty Project” sur l’état de la justice et notamment la peine de mort à Taiwan
Podcast :
Podcast sur la peine de mort à Taiwan réalisé par une association taiwanaise pour l’abolition et l’association « Death Penalty Project » :
https://fr.rti.org.tw/radio/programMessagePlayer/programId/1477/id/100024
Quizz en ligne :
https://kahoot.it/challenge/093945
Activité « pour aller plus loin » :